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INSTALLATION DE MM. LES PROFESSEURS ORDINAIRES

J..P. AGUET, H. GUÉNIN, R. GROSJEAN, M. JÉQUIER, G. WANDERS

E. ZANDER, E. CASTELNUOVO, A. DELESSERT, P. GOETSCHIN

LIBRAIRIE PAYOT
LIBRAIRIE DE L'UNIVERSITÉ
LAUSANNE 1970

DISCOURS DE M.

DOMINIQUE RIVIER

RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ

PRÉSENTATION DES PROFESSEURS ORDINAIRES APPARTENANT AUX FACULTÉS DE MÉDECINE, DES LETTRES ET DES SCIENCES, ET À L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES COMMERCIALES

Monsieur le Conseiller d'Etat,

Si l'Université regrette beaucoup l'absence de M. Jean-Pierre Pradervand, président du Gouvernement vaudois et chef du Département de l'instruction publique et des cultes, elle se réjouit à l'idée que, pour le remplacer, le Conseil d'Etat a désigné en votre personne le chef du Département de l'intérieur.

De par la logique et de par loi, l'Université dépend du Département de l'instruction publique et des cultes, mais elle est, par les hôpitaux et les services qui accueillent sa Faculté de médecine, sérieusement tributaire du Département de l'intérieur. Et tout ce qui s'accomplit en vue de l'édification du futur Centre hospitalier universitaire vaudois témoigne clairement de l'étendue de cette solidarité. C'est dire combien l'action de votre département est importante pour l'Université qui, souvent déjà, a eu l'occasion d'apprécier la largeur de vos vues et votre compréhension à l'égard des professeurs, des chercheurs et des étudiants en médecine. C'est dire aussi combien l'Université est heureuse, Monsieur le Conseiller d'Etat, de l'intérêt que vous lui témoignez en assistant vous-même à la cérémonie de ce jour.

Messieurs les membres du Sénat,

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les membres du corps enseignant de l'Université,

Mesdemoiselles les étudiantes, Messieurs les étudiants,

Mesdames, Messieurs,

Le citoyen vaudois s'est toujours montré prêt à faire des sacrifices pour son Université, qu'il respecte et dont il sait être fier. Mais il appartient à celle-ci de témoigner sa reconnaissance. Or, il est une bonne façon pour l'Université d'exprimer cette gratitude: elle consiste à ouvrir les portes de ses instituts, de ses bibliothèques et de ses laboratoires, d'une part afin d'offrir au contribuable la satisfaction bien légitime de voir de ses yeux l'usage qui est ici fait de ses deniers, et d'autre part pour donner au public l'occasion de mieux connaître la vraie Université, l'Université des étudiants et des professeurs au travail, et non pas celle de l'agitation violente et des campus occupés.

Et pourquoi ne pas lier ces visites aux solennités d'un Dies academicus, afin de marquer qu'il s'agit d'une fête de toute l'Université? C'est ainsi qu'hier l'Institut d'anatomie normale et l'Institut d'histologie et embryologie de la Faculté de médecine, tout comme l'Institut de chimie organique de la Faculté des sciences, ont non seulement accueilli un nombreux public fort intéressé, mais qu'ils ont reçu aussi des représentants de la presse, que nous sommes heureux de saluer ici.

Il est une autre particularité nouvelle de ce Dies academicus: c'est de réunir en une seule cérémonie l'installation des professeurs ordinaires récemment promus et la remise annuelle des prix et récompenses de concours aux étudiants. Non seulement il apparaît très souhaitable d'associer étroitement, dans une même séance du Sénat, professeurs et étudiants à l'honneur, mais il semble heureux de rassembler en un seul public, dans cette Aula, les amis, les familiers et les hôtes de deux manifestations de la vie de l'Université qui se complètent fort bien.

Le professeur Eric ZANDER est né le 11 février 1918 à Zurich, où il fait ses études secondaires et obtient son diplôme de maturité en 1936. Attiré par la littérature, l'histoire et la philosophie, il fait cinq semestres à la Faculté des lettres. Mais voici que s'affirme la vocation de l'étudiant: il se rend à l'Université de Bâle pour y commencer des études de médecine, études qu'il termine à Zurich en 1945.

A peine diplômé, M. Zander entreprend une suite de stages destinés à approfondir et à spécialiser sa formation. Ce sont d'abord deux années passées à la Clinique neurochirurgicale de Zurich, que dirige le professeur Krayenbühl, stage d'importance parce qu'il détermine la spécialisation de M. Zander et lui permet d'obtenir le grade de docteur en médecine. Il se rend ensuite en Angleterre où, pendant trois ans, il travaille à l'Université d'Oxford: auprès des professeurs Le Gros, Clark et Weddel, du Department of Human Anatomy, comme bénéficiaire de la Rockefeller Foundation, puis à la Radcliffe Infirmary, dans le service de neurochirurgie du professeur Cairns et du docteur Pennybacker. Les travaux du stagiaire aboutissent en 1948 à une thèse qui vaut à son auteur le titre envié de docteur en philosophie de l'Université d'Oxford.

Deux fois docteur, M. Zander revient à Zurich où, après trois nouvelles années de stage auprès du Service universitaire de neurochirurgie, il est nommé chef de clinique du professeur Krayenbühl en 1954.

C'est là qu'il reçoit, quatre ans plus tard, l'appel de l'Université de Lausanne. Il s'agit pour la Faculté de médecine de pourvoir le double poste de chef du département de neurochirurgie et de médecin-adjoint du Service universitaire de chirurgie. Privat-docent en 1962, le Dr Zander est une année plus tard nommé professeur extraordinaire. Développant avec beaucoup de talent le département qu'il dirige, il obtient, dès 1968, sa transformation en un service autonome de l'Hôpital cantonal universitaire, service dont il est nommé médecin-chef. A ce jour, le Service autonome de neurochirurgie est devenu l'un des plus importants de Suisse, évidente conséquence du renom flatteur du professeur Zander. En effet, la qualité des travaux du professeur Zander —qui pour la plupart ont trait aux tumeurs cérébrales et aux affections chirurgicales de la colonne vertébrale et de la moelle épinière — la qualité de ces travaux a depuis fort longtemps valu à son auteur la réputation de chirurgien habile et de brillant chercheur.

Mais le professeur Zander ne se contente pas d'être un praticien, un savant et un enseignant de valeur. Ses dons, ses intérêts, sa hauteur de vues le signalent à ses collègues de Lausanne, de

Suisse et de l'étranger. C'est ainsi qu'il siège dans de nombreuses sociétés savantes pour y jouer un rôle marquant: membre du Sénat de l'Académie suisse de médecine dès 1964, président de la Société suisse de neurochirurgie en 1967, il est aujourd'hui membre titulaire de la Société de neurochirurgie de langue française et du comité de la World Federation of Neurosurgery. Et en même temps qu'il suit sa brillante carrière scientifique et académique, le professeur Zander n'hésite pas à servir son pays d'une autre manière, en prenant d'importantes responsabilités dans l'armée. C'est ainsi qu'en 1968 on le trouve quelque part sur le Plateau suisse sous l'uniforme de colonel et à la tête du régiment d'infanterie zurichois. A l'Université même, le professeur Zander ne ménage ni son dévouement ni ses talents: la Faculté de médecine le désigne en 1964 pour siéger à la Commission de prospective de l'Université, puis, en 1966, pour occuper le poste de vice-doyen, deux fonctions qu'il remplit encore aujourd'hui.

Au niveau fédéral, le professeur Zander est depuis cinq ans membre de la Commission interfacultés de médecine, et il y a une année qu'il représente l'Université de Lausanne à la Commission spéciale chargée par la Conférence universitaire suisse de s'occuper des problèmes posés par l'admission des étudiants en médecine.

La fermeté des positions qu'il défend, la solidité des arguments qu'il avance et la clarté des avis qu'il donne ont valu au professeur Zander l'estime de ses confrères, l'admiration de ses collègues et la reconnaissance de l'Université.

Issu d'une famille d'universitaires italiens, le professeur ENRICO CASTELNUOVO est né à Rome le 26 mars 1929. Après avoir suivi ses premières classes à Turin, il commence ses études secondaires à Milan, pour les poursuivre dans sa ville natale, puis à Turin où il obtient le baccalauréat latin-grec. Entré à l'Université de Turin en 1947, il y suit les cours de la Faculté des lettres où, après la licence, il se voit décerner en 1951 le grade de docteur en histoire de l'art, grâce à une thèse préparée auprès des professeurs Maria Brizio et Aldo Bertini. Le sujet de cette thèse remarquable est l'oeuvre d'Andrea Pisano, sculpteur florentin du XIVe siècle. Deux

ans plus tard, M. Castelnuovo se rend à Florence afin d'y suivre l'enseignement du professeur Roberto Longhi, puis à Paris où il travaille à l'Ecole des Hautes Etudes sous la direction du professeur André Chastel. Il publie alors un travail fort remarqué sur La peinture italienne en Provence, ce qui lui vaut d'être appelé par l'Université de Turin en qualité de premier assistant, puis comme privat-docent en histoire de l'art. C'est l'occasion pour lui de se livrer à de nombreuses recherches, dont il rend compte dans des articles de revues ou d'encyclopédies, parfois même dans des monographies. Ces travaux concernent notamment l'art gothique en France, l'art du vitrail en Europe, la peinture italienne et la Renaissance. L'un de ces ouvrages est entièrement consacré à Matteo Giovanetti, peintre italien à la cour d'Avignon. Il vaut à son auteur de recevoir en 1963 le Prix Viareggio. C'est peu de temps après ce succès que l'Université de Lausanne appelle M. Castelnuovo à la succession du professeur Leymarie. Il s'agit de reprendre et de développer les enseignements d'histoire de l'art à la Faculté des lettres, où M. Castelnuovo enseigne maintenant depuis plus de six ans avec le titre de professeur extraordinaire.

Bien que traitant des sujets de nature parfois fort différents, les travaux de M. Castelnuovo se signalent à peu près tous par le rôle qu'il fait jouer aux rapports culturels unissant la France à l'Italie: il s'agit là d'un trait particulier de la méthode comparative proposée et utilisée par M. Castelnuovo en histoire de l'art. Quant aux objets des recherches abordés dans ces travaux, ils concernent principalement trois époques distinctes: le Moyen Age, la période qui va du XVe au XVIIe siècle, et les XVIIIe et XIXe siècles. C'est toutefois le Moyen Age qui a retenu le plus longtemps et de la façon la plus soutenue l'attention du professeur Castelnuovo: recherches sur les Pisano à Florence, sur le style gothique international aux confins des XIVe et XVe siècles, sur le vitrail européen au Moyen Age, et surtout, un ensemble de travaux importants centrés sur la peinture de l'école d'Avignon au XIVe siècle. Il s'agit là d'une contribution de premier ordre à l'histoire de l'art médiéval, notamment parce qu'elle apporte des vues originales sur un épisode crucial de l'histoire de la culture européenne, à savoir la rencontre

en terrain avignonais de deux courants esthétiques particulièrement vivants, l'un venant d'Italie, l'autre de France.

Tous ceux qui ont approché le professeur Castelnuovo, notamment ses confrères et ses collègues, se plaisent à reconnaître en lui un savant de grande distinction conduisant ses recherches avec beaucoup de ténacité. Ses ouvrages témoignent d'ailleurs d'une belle ouverture d'esprit, d'une vive intelligence des formes d'art, des formes de culture et de leur évolution, ainsi que d'un sens critique continuellement aiguisé par la réflexion et l'information. Au surplus, M. Castelnuovo est un enseignant fort apprécié des étudiants, auprès desquels il excelle à maintenir une atmosphère de confiance et de simplicité.

Toutes ces qualités font de M. Castelnuovo un maître de choix qu'il était temps d'attacher de façon plus étroite à l'Université.

Originaire de Peney-le-Jorat, le professeur ANDRÉ DELESSERT est né le 2 juillet 1923 à Lausanne. Après avoir fait ses premières classes à Paris et à Mulhouse, il entre au Collège scientifique de Lausanne, dont il suit les leçons «sans peine», comme il le dira lui-même, «mais sans enthousiasme». Toutefois le Gymnase lui vaut une révélation: un jeune et brillant maître de mathématiques —aujourd'hui le professeur Vincent, de la Faculté des sciences — suscite chez ses élèves une affectueuse admiration: cela suffit pour déclencher dans l'esprit de l'ancien collégien désabusé l'enthousiasme... et la vocation: «Je serai maître de mathématiques», décide-t-il.

Bachelier en sciences dès 1941, licencié en mathématiques après quatre années de brillantes études à la Faculté des sciences de l'Université de Lausanne, M. Delessert se voit attribuer l'une des bourses généreusement mises à la disposition de notre Université par le Gouvernement français.

Profitant de l'aubaine, M. Delessert s'établit à Paris où, pendant deux ans, il peut étendre et approfondir sa formation de mathématicien. Encouragé par le professeur Albert Châtelet, de la Sorbonne, il entreprend un travail difficile d'algèbre supérieure — la présentation purement algébrique de la théorie de Picard-Vessiot

—alors qu'autour de lui reprend la vie des mathématiques qu'avait apparemment ralentie la guerre: c'est le renouveau consécutif à la parution des Eléments de mathématiques de Bourbaki. Toutefois la vocation de M. Delessert s'impose et il ne peut résister à l'appel pressant que lui adresse le directeur du Collège scientifique de Lausanne: il y revient en 1948 pour enseigner à son tour les mathématiques.

Frappé d'emblée par la sorte de cloison étanche qui tient l'enseignement des mathématiques élémentaires à l'écart des courants d'idées qui traversent alors les facultés, M. Delessert voit se préciser un aspect de sa vocation: réformer l'enseignement élémentaire à la lumière du progrès des mathématiques contemporaines. Et il se met avec ardeur au travail: portant son attention sur un chapitre exemplaire des mathématiques, il analyse tout au long d'une étude fort originale les fondements de la géométrie d'Euclide à l'aide du concept —très à la mode —de groupe engendré par des symétries. Ce travail porte des fruits: presque immédiatement d'abord, quand coup sur coup paraissent une série d'ouvrages classiques de géométrie élémentaire, lesquels aujourd'hui encore, aux dires de son auteur, «occupent une place honorable dans les cauchemars des collégiens vaudois». Puis une dizaine d'années plus tard, lorsque M. Delessert, devenu entre-temps maître au Gymnase de la Cité, publie le résultat de ses recherches dans la monographie intitulée: Une construction de la géométrie plane élémentaire fondée sur l'idée de réflexion. Frappés par la qualité et l'originalité de la pensée dont témoigne cet ouvrage, les maîtres de M. Delessert à la Faculté des sciences proposent à l'Université de lui conférer le grade de docteur ès sciences. Nous sommes en 1962. Deux ans plus tard, la même faculté confie à M. Delessert les enseignements de mathématiques générales et d'algèbre géométrique, avec le titre de professeur extraordinaire. Cette consécration méritée ne détourne pas le professeur Delessert de la tâche qu'il s'était assignée comme maître de collège. Depuis plus de cinq ans, il voue une partie importante de ses forces à la mise sur pied d'un Centre vaudois pour l'enseignement des mathématiques, où se retrouvent des enseignants des degrés secondaire et supérieur. Et c'est à l'instigation

du professeur Delessert qu'est institué le Séminaire de formation continue des maîtres de mathématiques vaudois, création originale d'avant-garde dans le domaine de l'enseignement, qui donne aux maîtres de nos collèges la possibilité de renouveler leur savoir, pour le plus grand profit des élèves. Les idées du professeur Delessert et les résultats qu'il a obtenus ont depuis longtemps attiré l'attention des spécialistes. Dès 1956, il est appelé au poste de secrétaire de la Commission internationale de l'enseignement mathématique, et sa collaboration aux congrès internationaux dans ce domaine est constamment sollicitée. Occasion lui est ainsi donnée de présenter ses idées sur bon nombre de problèmes situés aux confins de la mathématique, de la psychologie et de l'enseignement. C'est à la suite de ces interventions que l'UNESCO lui confie une étude pilote sur l'équivalence dans les études mathématiques supérieures.

Tout entier voué à l'enseignement des mathématiques dont il a fait l'objet même de ses recherches, le professeur Delessert se dépense sans compter pour ses assistants et pour ses étudiants, qui lui savent gré de son dévouement. C'est dire que la Faculté des sciences tient en lui l'un de ses maîtres les plus distingués, que l'Université se devait de s'associer plus étroitement.

Le professeur PIERRE GOETSCHIN est originaire de Riehen, dans le canton de Bâle-Ville. Il est né à Lausanne le 20 mai 1923, où il fait toutes ses classes primaires et secondaires et où il reçoit le certificat de maturité commerciale. Poursuivant ses études à l'Université, il obtient successivement le diplôme d'études consulaires, la licence en sciences politiques, la licence en sciences économiques et, en 1958, le doctorat en sciences politiques, après avoir soutenu une thèse fort remarquée sur L'évolution du marché monétaire de Londres Politique monétaire et institutions financières 1932-1952. Et comme si l'éventail déjà bien large de ces études ne lui suffisait pas, M. Goetschin l'ouvre davantage afin d'obtenir à Londres le diplôme de l'Institute of Bankers et à Boston le Certificat de l'International Teachers Program que délivre la prestigieuse Harvard Business School.

A cette formation universitaire exceptionnelle, M. Goetschin ajoute une expérience prolongée des affaires par les stages qu'il accomplit dans l'industrie et dans la banque. C'est ainsi notamment qu'il passe sept ans à la Société de Banque Suisse, d'abord à Bâle, à Londres ensuite. En 1958, l'Ecole des Hautes Etudes commerciales de l'Université l'appelle à Lausanne afin de lui confier, en qualité de chargé de cours, un enseignement sur le marché international des matières premières. Promu professeur associé en 1961, il est sollicité la même année de faire partie du corps enseignant de l'Institut pour l'étude des méthodes de direction d'entreprise, l'IMEDE, institut d'avant-garde créé à Lausanne sous le patronage de l'Université. Les cours et séminaires qu'y donne le professeur Goetschin sur l'International Business sont appréciés à ce point qu'il est aujourd'hui le seul professeur suisse enseignant à titre permanent à l'IMEDE. Aussi lorsque en 1964 l'Ecole des Hautes Etudes commerciales décide de créer un enseignement complet de gestion financière, c'est tout naturellement à M. Goetschin qu'elle fait appel, obtenant pour lui le titre de professeur extraordinaire.

Possibilité est ainsi donnée au professeur Goetschin d'introduire de nouveaux enseignements: planification à long terme dans l'entreprise et entreprises internationales, notamment. Aujourd'hui ces enseignements occupent une place particulièrement importante aux plans d'études de l'Ecole des Hautes Etudes commerciales. Mais le professeur Goetschin ne se contente pas d'introduire de nouveaux sujets de cours, il fait appel à de nouvelles méthodes — comme la méthode des cas de la Harvard Business School —sachant captiver son auditoire par l'originalité et la vivacité de ses exposés. Tout en s'acquittant d'une façon originale de ses tâches d'enseignant, le professeur Goetschin publie les résultats de ses recherches dans de nombreux articles donnés à des revues et des journaux scientifiques. Ces travaux, qui font autorité, concernent principalement la planification économique et financière, la recherche industrielle ainsi que la formation des cadres à la gestion d'entreprise.

En même temps qu'il suit la carrière académique, le professeur Goetschin déploie une grande activité en dehors de l'Université. Il s'agit en premier lieu de donner des cours d'économie financière

et de gestion d'entreprise à des fonctionnaires supérieurs de l'administration fédérale, ou encore à la Communauté romande pour l'économie d'entreprise, la COREDE; puis de participer aux travaux d'importantes commissions fédérales. Jugez plutôt: commission sur l'étude des coûts, des prix et des structures économiques; commission d'experts chargée de réexaminer les subventions fédérales; commission d'experts chargée d'élaborer les principes et les méthodes d'une planification à long terme des finances fédérales,... commission pour l'étude des dépenses de la Confédération, et d'autres encore.

Les vastes compétences du professeur Goetschin en matière de planification et de gestion ont aussi été mises à profit par l'Université, notamment lorsque celle-ci a dû, il y a quelques années, songer à revoir ses structures et son organisation. En qualité de membre de la Commission de prospective, il prend une part importante à l'élaboration de l'organisation provisoire qui régit à présent notre maison. Et l'Université saisit cette occasion de remercier le professeur Goetschin de l'accueil toujours bienveillant qu'il sait réserver aux demandes qu'elle lui adresse, de résoudre ses problèmes chaque jour plus ardus d'organisation et de planification.

Messieurs les nouveaux professeurs ordinaires,

En proposant au Conseil d'Etat de vous conférer l'ordinariat, l'Université vous a donné la preuve de son estime et de sa confiance. En ce jour de votre installation, elle vous souhaite la satisfaction et le succès dans l'accomplissement d'une tâche d'autant plus exaltante qu'elle est devenue plus difficile.