RAPPORT D'ACTIVITÉS
DU RECTORAT
Introduction
Le Rectorat, élu par le Conseil de l'Université le 24 juin 1986, est entré en fonctions
le 15 juillet 1987. Le Règlement d'application de la loi sur l'Université prévoit que cette
élection doit avoir lieu avant la fin du semestre d'hiver qui précède le début de la nouvelle
période administrative. On peut donc s'interroger sur l'opportunité de procéder à
une élection aussi précoce que celle que nous avons connue en 1986. La complexité de la
procédure genevoise, la possibilité d'un échec justifient que l'on prenne des précautions.
Mais une si longue cohabitation pourrait être, elle aussi, source de difficultés et
de paralysie. La question reste ouverte pour l'avenir, car l'expérience faite en 1986-1987
a été entièrement positive, recteur et vice-recteur devenu recteur désigné poursuivant
leur collaboration harmonieuse comme par le passé.
En entrant en charge en 1983, l'équipe dirigée par Marcel Guenin avait annoncé
sa volonté de réalisations nouvelles dans une série de domaines, qu'il s'agisse des
bâtiments, du budget, de l'informatique ou du plan quadriennal. On retrouve dans
les chapitres qui viennent l'exposé de ce qui a été fait. Signalons simplement ici que,
pour l'essentiel, les entreprises entamées autour de 1983 ont pu être menées à bien, à
l'exception de la révision du Règlement de l'Université, un travail de longue haleine,
conséquence de la révision de la loi en 1981, qui a dû céder le pas à la mise sur pied
d'un nouveau règlement d'application de la loi et au réexamen de certaines dispositions
légales auquel le Grand Conseil s'est attelé à la suite des irrégularités commises
en Faculté des sciences. Car le travail du Rectorat est aussi déterminé par les imprévus,
petits et grands, qui surgissent à l'intérieur ou à l'extérieur de la maison. Il
appartiendra donc à la nouvelle équipe d'achever avec le Conseil de l'Université
l'adoption de ce texte fondamental.
Le 15 juillet 1987, Marcel Guenin et Luc Weber ont donc déposé leur charge de
recteur et de vice-recteur. L'Université leur doit beaucoup. Gestionnaires rigoureux,
ils ont fait preuve non seulement de dévouement et de compétence, mais également
d'imagination et de fermeté dans la conduite de leurs dossiers. Ils ont été des collègues
loyaux et amicaux. Nous sommes heureux d'avoir pu leur dire à l'occasion de
leur retour dans le rang notre estime et notre reconnaissance.
Le nouveau recteur, Jean-Claude Favez, Alfred Donath, réélu vice-recteur,
Claude Bossy, directeur de l'administration, et André Vifian, déjà entièrement à sa
tâche, ont donc accueilli le 15 juillet 1987 leurs nouveaux collègues, le physicien Bernard
Giovannini et le juriste Martin Stettler. La répartition des dicastères s'est faite
presque naturellement. Pour l'essentiel, Martin Stettler a repris la responsabilité des
enseignants, des étudiants et des centres, Bernard Giovannini, celle des affaires
sociales et culturelles et du budget, Alfred Donath, le plan quadriennal, les bibliothèques
et l'informatique, enfin Claude Bossy, les bâtiments, en plus de la direction
administrative, le recteur gardant le dossier de la formation continue ainsi que la
coordination du travail et les relations extérieures. A sa charge de secrétariat, André
Vifian ajoute pour sa part le Service juridique, le Service de presse et celui des publications,
ainsi que les services à la collectivité.
Le Programme du Rectorat, adopté après une réflexion commune, met l'accent
sur quelques-uns des axes de préoccupation pour les années à venir: efforts d'ouverture
et d'innovation, souci pédagogique, relève. Les commissions consultatives ont
été renouvelées et confirmées dans leur mission au début de l'automne. Mais si le
Rectorat, conseillé par ces dernières, s'efforce d'indiquer le chemin à l'effort collectif
et d'obtenir les moyens nécessaires à la recherche et à l'enseignement, l'essentiel
appartient aux professeurs, aux collaborateurs et au personnel administratif et technique
dont la compétence, l'imagination, l'énergie et l'enthousiasme font la qualité
du travail et la renommée de l'Université. Ce rapport est donc tout à la fois l'occasion
de rappeler la volonté du Rectorat de mobiliser les énergies et l'esprit d'entreprise
de tous par le moyen entre autres de la participation et des conseils institués
aux fins de la permettre, et de remercier de leur peine toutes celles et ceux qui
oeuvrent au service de la formation des étudiants et de la recherche scientifique.
Elaboration et mise en vigueur du plan quadriennal 1988-1991
L'Université a remis en été 1987 à la Commission de planification de la Conférence
universitaire suisse un plan quadriennal pour lequel nous avons non seulement
obtenu du Conseil d'Etat l'autorisation d'adopter l'hypothèse d'une augmentation
annuelle des crédits de 3% en termes réels, mais qui en outre impose aux facultés, de
façon impérative, de consacrer au moins 40% des moyens nouveaux à l'innovation,
tout en attribuant aux autorités universitaires une petite réserve de postes pour des
projets non prévus. En réduisant volontairement à 120, soit à la moitié de ce qui
était demandé, le nombre total des postes à créer, en mettant l'accent dans les priorités
retenues sur l'innovation et la formation continue, selon une liste de projets en
principe ne varietur, l'Université a fait la démonstration de sa capacité à décider
elle-même du changement. Il lui restera dans les années qui viennent à prouver
qu'elle est en mesure de réaliser ce qu'elle a annoncé.
Ce plan quadriennal 1988-1991 est aussi le dernier auquel M. Mieczyslaw
Falkowski aura participé, après avoir été la cheville ouvrière depuis les débuts de
toute la politique de planification lancée par le vice-recteur Ernst Heer, au temps des
pionniers. Il a pu ainsi constater avant de partir à la retraite tout le chemin parcouru,
auquel il aura beaucoup contribué.
Budget et finances
Le budget 1988 constitue la première tranche de réalisation du plan quadriennal
1988-1991. En dehors de 7 postes transférés de la Chancellerie (Centre cantonal
d'informatique) à l'Université (Services informatiques), consolidant ainsi une situation
qui remonte aux années 60, l'Université a obtenu 30 postes supplémentaires
prévus pour les divers projets décrits dans le plan. Cette augmentation est strictement
conforme au plan quadriennal. Les Facultés des lettres, des sciences économiques
et sociales ainsi que celle de psychologie et des sciences de l'éducation ont été
obligées de mettre l'accent sur leurs projets de «consolidation», pour pallier les lacunes
issues de l'accroissement de leur nombre d'étudiants. Toutes les autres facultés
et écoles ont porté leurs efforts sur l'innovation ainsi que le prévoit le plan. De
même que les années précédentes, la priorité a été donnée aux collaborateurs de
l'enseignement et de la recherche. Cette année toutefois, l'Université a également
renforcé et consolidé certains secteurs de pointe, nécessitant un personnel stable et
très spécialisé en autorisant l'accroissement du personnel technique (+ 8,1 postes).
Pour les crédits, une indexation de 2% en moyenne a été demandée, soit 7%
pour les bibliothèques, 2% pour les équipements et le mobilier et 1 % pour les autres
crédits (sauf le 3e cycle) ce qui représente quelque Fr. 494000.-.
Les recettes habituelles de l'Université ont progressé (+3,72%). De plus, les
mesures spéciales en faveur de l'informatique décidées par l'arrêté fédéral du 20 juin
1986 allouent une aide de Fr. 1500000.- à l'Université de Genève. Enfin, le certificat
de spécialisation en information documentaire (CESID), qui s'inscrit dans la
politique d'ouverture à la formation continue, contribue pour Fr. 100000.- à
l'accroissement nouveau des recettes.
Le tableau 12 ci-après montre le budget global de l'université par faculté et école
et le graphique 13 illustre la répartition des dépenses d'exploitation.
Population étudiante
Le nombre des étudiants inscrits dans les facultés et écoles de l'Université, sans
tenir compte des instituts en relation avec elle, s'élève à 10811, soit 31 de moins
qu'en 1986-1987, ce qui représente, en valeur relative, une diminution de 0,29%.
Par rapport aux trois dernières années académiques, la diminution du nombre des
étudiants tend donc à disparaître. De même, avec une proportion d'étudiantes de
51,76% de l'ensemble des inscrits, soit 1 % de moins que l'an dernier, le pourcentage
des étudiantes reste stable depuis 1984-1985.
Les sciences économiques et l'école d'architecture ont vu en 1987-1988 augmenter
le nombre de leurs étudiants par rapport à 1986-1987, alors que les diminutions
relatives se poursuivent en lettres, psychologie et sciences de l'éducation, médecine,
sans que l'on puisse encore tirer de conclusions vraiment nettes de ces reculs, au
demeurant limités. Preuve en soit encore le cas de quatre facultés et écoles qui voient
s'inverser les tendances de l'an dernier: sciences et théologie cette fois à la hausse,
traduction et interprétation, droit à la baisse en 1987-1988.
Enfin, classés selon le titre poursuivi, la population étudiante bouge également
un peu. Car si les candidats aux licences, diplômes et doctorats demeurent numériquement
stables, on constate une diminution du nombre des étudiants qui brigue un
certificat complémentaire et une augmentation — pour la seconde année —des candidats
à la formation continue.
Les étudiants dont les parents sont domiciliés à l'étranger représentent en
moyenne 20% de l'ensemble, mais se répartissent différemment selon les facultés et
les écoles, comme le montre le tableau ci-après.
Enseignants
Ont été nommés à l'honorariat:
Le professeur Charles Roig, de la Faculté des sciences économiques et sociales
Le professeur Florens Deuchler, de la Faculté des lettres
Le professeur Hans Gloor, de la Faculté des sciences
Le professeur Jacques L'Huillier, de la Faculté des sciences économiques et sociales
Le professeur Jean Rudhardt, de la Faculté des lettres
Le professeur Gaston Cuendet, de la Faculté des sciences économiques et sociales
Au cours de l'année écoulée, l'Université a déploré le décès de plusieurs de ses
membres:
Paul Rossier, professeur honoraire
Jean Graven, professeur honoraire
Edmond Rochedieu, professeur honoraire
Jean-Marc Chappuis, professeur ordinaire à la Faculté de théologie
Robert Hari, professeur ordinaire à la Faculté des lettres
Albert Renold, professeur ordinaire à la Faculté de médecine
Franklin Mendels, professeur ordinaire à la Faculté des sciences économiques et
sociales
Ralph Straub, professeur ordinaire à la Faculté de médecine
Enseignement
La Commission de l'enseignement a poursuivi durant l'année 1987 les entreprises
lancées précédemment. Pour l'essentiel, celles-ci se regroupent en quatre secteurs.
— Connaissance du milieu étudiant, par le démarrage de l'enquête «Etudiants 90»
sous la direction de M. Jacques Coenen-Huther. L'auscultation d'un échantillon de
800 nouveaux étudiants qui ont commencé leurs études en automne 1986 a occupé
durant tout le printemps 1987 l'équipe des assistants. Sans connaître encore les
résultats, le Rectorat, convaincu de l'importance de cette enquête et de la qualité du
travail entrepris, a donné son feu vert pour que l'opération se poursuive en 1988
avec la 2e année, transformant ainsi en étude longitudinale ce qui avait d'abord été
conçu comme la radiographie d'une seule rentrée universitaire.
— Appui à l'innovation pédagogique. Cinq postes d'assistant ont été mis à disposition
qui ont été attribués à des projets originaux d'innovation pédagogique de première
année. Pour l'essentiel, les postes ont été attribués aux enseignants qui avaient
déjà bénéficié d'une première aide en 1985-1986, afin de leur permettre de poursuivre
leurs expériences, d'éprouver qui tel logiciel d'enseignement assisté par ordinateur,
qui telle méthode de séminaire par petits groupes.
— La formation pédagogique des enseignants s'est poursuivie essentiellement par le
moyen des questionnaires d'auto-évaluation et par quelques expériences d'autoscopie.
— La Commission de l'enseignement a présenté en outre aux autorités universitaires
qui l'ont accepté au printemps 1987 un rapport sur la formation continue, rédigé
par un groupe de travail sous la direction du professeur Pierre Dominicé. Ce texte,
soumis à une procédure de consultation de personnalités extérieures à l'Université,
n'offre ni réflexions théoriques, ni propositions concrètes d'opérations de formation
continue, mais rassemble des éléments d'analyse et une série de considérations
pratiques. Il constitue donc pour les autorités universitaires un instrument indispensable
pour élaborer avec les facultés et écoles une politique de la formation continue
ou récurrente.
Activités socio-culturelles
Les activités culturelles touchent un nombre toujours plus grand de membres de
la communauté universitaire. Pas moins de 2796 étudiants ont participé à des activités
aussi diversifiées que la danse, des stages vidéo, du théâtre ou de la photo, etc.
D'autre part, environ 25000 personnes ont assisté à des séances de ciné-club, des
concerts du choeur, des spectacles de théâtre, ou visité des expositions (arts plastiques,
photo).
Les sports universitaires: Tout en restant fidèles à leur vocation d'ouvrir les activités
sportives à chaque étudiant, les sports universitaires, qui offrent toute une
panoplie de possibilités, aussi bien individuelles qu'en équipe (plus de 50 activités
différentes), ont réussi une belle performance en classant 36 étudiants et étudiantes
parmi les 3 premiers des différents championnats universitaires suisses: tennis,
athlétisme, ski alpin, etc. D'autre part, la salle de sports de l'Université, achevée au
printemps 1986, a rendu tous les services que l'on attendait d'elle, quoique le Service
des sports demeure obligé de recourir régulièrement à l'utilisation d'autres salles de
gymnastique également.
Le Service des logements et restaurants universitaires (SLRU) gère 215 lits dont
40% sont loués à des Suisses et 60% à des étrangers. La crise du logement empire à
Genève et le SLRU a dû rendre un immeuble de 21 lits à la commune qui le possède
et qui souhaite l'utiliser pour ses propres besoins. Malgré la difficulté à trouver un
logement, les chambres chez l'habitant n'ont que peu de succès. Par contre, 35 étudiants
ont pu s'installer en Haute-Savoie grâce à l'accord conclu en 1982 entre les
autorités universitaires et la préfecture de ce département.
En 1986-1987, le Bureau de placement a distribué 2148 offres de courte durée et
3007 de longue durée (engagements supérieurs à deux semaines). On compte beaucoup
de leçons privées (1470 offres) et de gardes d'enfants. Quant aux entreprises,
elles ont engagé 570 étudiants pour du travail de bureau et 850 pour de la manutention.
On note une croissance de la demande d'hôtesses pour les expositions (Salon
de l'automobile, Telecom).
Sur les 6314 étudiants inscrits dans les fichiers du Bureau de placement, 1987 ont
accepté des engagements.
Le Bureau de placement facilite les démarches des étudiants pour l'obtention des
permis de travail et organise régulièrement des cours de dactylographie.
Le Service d'information sociale de l'université (SISU) assure 5 heures de permanence
par jour pendant les semestres et 4 heures en période de vacances. En outre les
étudiants peuvent être reçus sur rendez-vous. Ce sont ainsi près de 2200 étudiants
qui ont recouru au SISU au cours de la dernière année académique. Le SISU est
avant tout — comme l'indique son nom — un service d'information. Les prises en
charge sont de relativement courte durée et concernent les problèmes de la vie universitaire
(bourses, logement, recours). Pour le reste, le SISU est en contact avec des
services spécialisés (conseils psychologiques, services fiscaux, services psychiatriques,
médecins, etc.). Environ 25% des demandes émanent d'étudiants suisses; la
grosse majorité — c'est normal — des étudiants qui fréquentent le SISU sont des
étrangers.
Groupe de travail «Sciences du sport à l'Université»: Le Rectorat a mis sur pied
un groupe de travail réunissant des membres de la communauté universitaire pour
qui le sport est l'objet de recherches ou d'enseignements. Pratiquement toutes les
facultés y sont représentées. Une enquête menée auprès de tous les professeurs de
l'Université a permis de recueillir un matériel abondant dont l'analyse est en cours.
Le document qui en résultera permettra au Rectorat de prendre des décisions quant
à la structure, la mission et la coordination envisagées dans ce domaine.
Bâtiments
C'est certainement dans le domaine des bâtiments que les besoins de l'Université
sont aujourd'hui les plus grands. Tout d'abord dans le secteur des sciences de
l'homme, situé aux Bastions, puis dans certains secteurs de la Faculté des sciences.
C'est heureusement dans ces deux domaines que des décisions positives ont été prises
durant l'année passée.
— UNI III, 1re étape: C'est le 22 janvier 1987 que le Grand Conseil a voté le crédit
des constructions de la ire étape de ce bâtiment, qui accueillera les Facultés de droit
et des sciences économiques et sociales, leur bibliothèque commune ainsi qu'un restaurant
universitaire. Les travaux ont commencé en automne de la même année et
l'achèvement du chantier est prévu pour 1991-1992.
— Extension des sciences économiques et sociales au Rondeau de Carouge, sur le
site Battelle: En attendant la mise à disposition d'UNI III, la situation dans le secteur
des Bastions restait très difficile. C'est la raison pour laquelle l'Université a
accueilli avec la plus grande gratitude une offre de location sur une partie de l'Institut
Battelle.
Après quelques péripéties, ces locaux ont été attribués à la Faculté des sciences
économiques et sociales pour y loger le décanat, les Départements d'économie politique,
de science politique, de géographie, ainsi que le Centre interfacultaire d'écologie
humaine et des sciences de l'environnement.
Le bénéfice de cette opération, très grand pour la Faculté des sciences économiques
et sociales, a été quelque peu réduit pour les autres subdivisions du secteur Bastions,
dans la mesure où une partie des surfaces libérées a été réservée en priorité au
relogement d'unités situées dans des locaux dont le bail avait pris fin.
— Ecole d'architecture: Le Département des travaux publics a décidé de conserver
l'ancienne école de médecine et de l'attribuer, dès 1992, à l'Ecole d'architecture.
L'attribution de cette nouvelle surface à l'Université a été reçue avec gratitude.
Pour l'instant, ce bâtiment est occupé essentiellement par les Facultés des sciences
et des lettres, l'Ecole d'architecture ayant reçu des nouveaux locaux dans l'usine
Stern et à la rue Vuache.
— Sciences III, 1re étape: La 1re étape de ce bâtiment est en voie de réalisation. Elle
permettra de regrouper les professeurs de biologie logés à UNI I, les laboratoires
occupant les baraques derrière l'ancienne Ecole de médecine, de même que trois
nouveaux professeurs. Un groupe opérationnel, sous la direction du professeur
Fulpius, est en train de préparer la 2e étape.
— Section médecine dentaire: Le transfert partiel de la Section de médecine dentaire
dans les étapes 5-6 du Centre médical universitaire (CMU) a été décidé à la
demande du Département des travaux publics et du Département de la prévoyance
sociale pour permettre l'extension de l'Hôpital cantonal. Cette nouvelle étape du
CMU hébergera, pour l'essentiel, une partie de l'institut d'hygiène.
Bibliothèques universitaires
La situation des bibliothèques continue à s'améliorer d'une part en raison de la
politique d'augmentation systématique des allocations budgétaires, d'autre part en
raison de la baisse du dollar.
La base de données bibliographiques romande compte à l'automne 1987 plus de
906000 références bibliographiques, ce qui correspond à une croissance de plus de
134 000 notices par an. Cette base est désormais une des plus importantes de ce type
en Europe. Elle constitue une réussite indéniable de la collaboration romande dans
ce domaine. La Commission de coordination romande a par ailleurs accordé l'autorisation
d'acquérir un nouvel ordinateur IBM 3090/150e au début janvier 1988, ce
qui permettra de gérer l'accroissement de la base et l'apport des nouveaux partenaires
attendus.
En 1987, les bibliothèques de l'Université ont informatisé leurs catalogues: les
bibliothèques de linguistique générale, la Salle Naville (sciences de l'Antiquité) et la
bibliothèque de biochimie. L'Université a participé activement à l'informatisation
des bibliothèques du Musée d'ethnographie et du Museum d'histoire naturelle, terminant
ainsi le contrat qu'elle avait avec la Ville de Genève. La bibliothèque de
l'Institut d'études sociales a également été informatisée par l'Université.
Le réseau romand et la Bibliothèque de la Faculté de droit ont conclu, sur mandat
de la Société suisse des juristes, un accord portant sur l'informatisation de la
Bibliographie du droit suisse avec l'éditeur bâlois Helbling & Lichtenhahn. Cette
collaboration entre l'industrie privée et l'Université devrait permettre de couvrir de
façon exhaustive la documentation juridique helvétique et constituer ainsi une des
composantes de la future banque suisse de données juridiques.
En 1987, l'Université a également introduit dans ses bibliothèques des disques
optiques numériques, plus particulièrement les CD-Rom (Compact disc - Read only
memory) qui utilisent la technologie désormais largement répandue des disques
compact audio. Les lecteurs de CD-Rom sont reliés à des micro-ordinateurs que l'on
retrouve dans les bibliothèques suivantes: la Bibliothèque de la Faculté de psychologie
et des sciences de l'éducation est désormais dotée de disques optiques contenant
les fichiers ERIC (Educational Resources Information Center) et PsycLIT (Psychological
Abstracts) alors que la Bibliothèque de la Faculté de droit dispose d'un CD-Rom
appelé LAWBASE contenant le texte intégral des Arrêts du tribunal fédéral
(ATF) de 1960 à nos jours.
L'Université a reçu en 1987 deux dons importants: le legs de la bibliothèque du
journaliste Jean Dumur ainsi qu'une partie importante de la Bibliothèque de l'Institut
Battelle (plus de 20000 volumes). Ce dernier don a été partiellement réparti dans
les bibliothèques de facultés ou de départements.
L'automne 1987 a également vu le démarrage d'un projet préparé de longue date
par l'Université: le certificat de spécialisation en information documentaire. Cette
nouvelle formation rattachée à la Faculté des lettres constitue un projet nouveau
important dans le domaine de la formation continue. Ce certificat, financé conjointement
par les cantons romands, a suscité un intérêt remarquable, puisque 118 candidats
en provenance de tous les cantons romands ont déposé un dossier d'admission.
Les cours ont démarré dès la rentrée universitaire pour les 33 candidats retenus.
Services audio-visuels
Pendant plusieurs années, les activités dans ce domaine ont été menées pour
l'essentiel dans la zone Bastions par le laboratoire audio-visuel constitué à partir du
premier service AUVI de l'Université et du service AUVI de la Faculté de psychologie
et des sciences de l'éducation. Ces activités se sont développées considérablement
grâce au dynamisme des collaborateurs. Il est donc apparu nécessaire de restructurer
ce laboratoire et de séparer les activités de service proprement dites, confiées désormais
à un organisme du même nom, chargé de l'entretien du matériel, de la gestion
de la médiathèque et de réalisations à la demande des utilisateurs, de la recherche
proprement dite, qui s'inscrit dans les activités de plusieurs facultés de la zone Bastions.
Informatique
Les travaux de réalisation du nouveau système informatique de l'Université ont
été menés en parfaite conformité avec le plan d'intention qui avait reçu l'aval du
Grand Conseil le 9 mai 1985. Ils ont porté sur la réalisation des réseaux locaux,
l'extension d'une salle de travaux pratiques équipée de micro-ordinateurs, le choix
et l'installation du matériel pour le site central et les machines interactives et le choix
des stations de travail.
Le réseau est la clé de voûte du nouveau système informatique de l'Université.
Tous les bâtiments importants ont reçu un câble Ethernet sur lequel peut être branché
tout équipement informatique muni d'un compteur adéquat, d'un ordinateur
personnel à une grosse machine. L'interconnexion entre ces différents bâtiments fut
assurée temporairement par des lignes à 64 Kbits/seconde en attendant les fibres
optiques qui sont maintenant posées. En dehors de l'Université, des liaisons ont été
établies avec les ordinateurs du centre de calcul de l'Hôpital cantonal et l'ordinateur
vectoriel installé à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, ainsi qu'avec les
réseaux EARN et Telepac.
L'augmentation du nombre des étudiants de la Section des sciences économiques
qui prennent des cours d'informatique a rendu nécessaire l'ouverture à Uni I de
deux salles de micro-ordinateurs. Soixante Olivetti M24 sont disponibles en libre-service
de 8 heures à 20 heures ainsi que le samedi matin. D'autres salles, équipées
soit de terminaux, soit d'Olivetti M24, sont accessibles aux étudiants au deuxième
sous-sol de l'Aile Jura, à Sciences J, Sciences II et à Battelle. Une solution pour les
étudiants des autres Facultés des sciences humaines est à l'étude.
De nombreux équipements nouveaux ont été choisis, achetés et installés selon la
procédure suivante: un appel d'offres, préparé par les Services Informatiques avec
l'aide d'un groupe de travail ad hoc, est approuvé successivement par la Commission
Informatique, le Rectorat, puis la CIDI et le Conseil d'Etat qui en autorise
l'envoi et la parution dans la Feuille d'Avis officielle. Les réponses font l'objet
d'une étude attentive et les équipements proposés sont testés. Le groupe ad hoc prépare
un rapport qui suit la même filière que l'appel d'offres. S'il est accepté, des
contrats d'achat et d'entretien sont négociés avec le fournisseur retenu.
Conformément à cette procédure, le site central d'Uni II a reçu une IBM
3090/180, qui est utilisée pour les grands calculs, les fonctions d'archivage et le
développement de la base de données de l'administration. Cette machine peut être
utilisée de manière satisfaisante depuis un PC compatible IBM relié à n'importe quel
point du réseau. L'accès depuis les terminaux pose encore quelques problèmes.
Des VAX 8700 sont en fonction à Sciences II et à Uni II ainsi qu'une VAX 8300
au CMU. Ces machines offrent un excellent environnement de programmation tant
pour la recherche que pour l'enseignement. Elles sont en service depuis janvier 1987
et viennent s'ajouter aux deux VAX 780 déjà en place et qui ont désormais un rôle
plus spécialisé. Il faut ainsi signaler que l'Observatoire et le Département de physique
de la matière condensée se sont équipés, à l'aide d'autres fonds, de puissants
miniordinateurs vectoriels qui sont raccordés au réseau.
Plus de 200 terminaux et près de 350 des 600 ordinateurs personnels prévus sont
d'ores et déjà raccordés. Depuis ces postes de travail, les utilisateurs peuvent accéder
à n'importe quelle machine pour laquelle ils ont une autorisation, c'est-à-dire à toutes
celles mentionnées ci-dessus auxquelles il faut ajouter la CYBER de l'Hôpital et
la CRAY de l'EPFL. A travers l'IBM et les VAX, ils bénéficient aussi de l'accès au
courrier électronique et au réseau public Telepac.
Conformément au plan, un appel d'offres a également été lancé pour les stations
de travail, outils plus puissants que les PC, notamment par leurs capacités de programmation,
de traitement, de stockage, de graphisme et de préparation de documents.
C'est la station SUN qui a été reconnue la plus avantageuse quant au rapport
performance/coût et il a été décidé d'en acquérir pour un montant de 1200000
francs. Une somme de 800000 francs a toutefois été réservée pour laquelle SUN
entrera en compétition avec d'autres stations de travail pour autant qu'elles soient
compatibles avec le réseau. L'évaluation a montré que c'était déjà le cas pour Hewlett
Packard, DEC et Apollo, alors que le MAC II d'Apple ne satisfait pas encore
aux critères d'utilisation dans l'environnement du réseau, ce qui ne veut pas dire que
l'achat de ce matériel soit exclu dans le proche avenir. Il est également possible que
certaines facultés de sciences humaines utilisent une partie de ce budget pour des
PC, dont l'achat semblerait plus urgent.
Le projet «Informatique» correspondant au crédit voté par le Grand Conseil est
aujourd'hui pratiquement réalisé. Du point de vue du matériel, il ne reste plus qu'à
choisir et à mettre en service les imprimantes de haute performance. L'Université est
aujourd'hui équipée pour répondre au défi de l'informatique; il lui reste cependant
encore à poursuivre l'apprentissage de ce merveilleux outil, à éviter d'en devenir
passivement tributaire, mais au contraire à le dominer.
Administration
Organisation de l'administration: L'an dernier avait vu les trois divisions de
l'administration centrale se réorganiser en rapprochant les services de même nature.
En fonction de ce nouvel organigramme, la collaboration interne s'est améliorée.
Il faudra encore du temps cependant pour que les habitudes d'indépendance profondément
ancrées soient abandonnées là où cela est nécessaire et que l'on puisse
ainsi obtenir le bénéfice de cette réorganisation et, pour les usagers, une simplification
des procédures.
Deux autres modifications sont intervenues:
— la division 1 a perdu le Service des publications, placé dès lors sous la responsabilité
du secrétaire général;
— la division 2 s'est enrichie du Service audio-visuel.
Cadres de l'administration: Parmi les chefs de service et les administrateurs de
facultés ou d'écoles, notons les changements suivants:
Le chef du Service des enseignants (division 1), M. A. Jacquemet, a été remplacé dès
le 1er mars 1987 par M. André Gautier.
Faculté de droit: Mme B. de Cupis, démissionnaire, a été remplacée par Mme
Michèle Frutiger, anciennement administratrice de la Section de médecine fondamentale.
Ecole de traduction et d'interprétation: M. J. Favier, démissionnaire, a été remplacé
par Mme Nicole Hamel.
Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation: M. Michel Schaller, qui a été
nommé aux fonctions d'administrateur de 1'Ecole Bon Secours, a été remplacé par
Mmc Dominique Proz.
Faculté de médecine, Section de médecine fondamentale: Mmc Frutiger a été remplacée
par M. J.-P. Cerez.
Centre médical universitaire (CMU): le nouveau poste créé pour l'administration du
CMU a été occupé par M. Philippe Aigroz.
Politique de management: La politique de management a pris sa vitesse de croisière
et il importe désormais qu'elle ne soit pas étouffée par les urgences quotidiennes.
L'élément nouveau a été la mise sur pied d'un séminaire de formation en management
pour les cadres intermédiaires, durant quatre jours dans le cadre de la villa
Rigot. On se rapproche ainsi peu à peu d'une entreprise où délégation, concertation,
communication, clarification sont des valeurs clés.
Nouveau système d'informatique administrative: Le nouveau système d'informatique
administrative a constitué une des principales préoccupations du Conseil de
direction, qu'il s'agisse de l'achat de la machine, du logiciel, de la constitution de
l'équipe, de l'évaluation des collaborateurs ou de la direction des groupes de travail.
L'essentiel du poids a été porté par MM. Faist, directeur adjoint et J.-L. Steiner,
chef du service et responsable du projet, qui ont été aidés de manière très particulière
par le directeur administratif, les directeurs adjoints prenant en charge essentiellement
les groupes de travail (étudiants, examens, personnel et finances).
Etant donné l'ampleur des tâches à mener et la maintenance de projets existants,
l'année a été lourde; il semble cependant que, grâce à la mobilisation générale, le
projet soit en bonne voie.
Relations avec la Cité
L'information écrite reste un moyen important de la communication avec la Cité
et de la communication interne. La consultation des journalistes à propos des informations
qui leur sont adressées par le Service de presse, sous forme de «L'événement
universitaire» a souligné l'intérêt de cette publication. Le «Carnet de l'Université»
a bénéficié d'une modification de sa présentation graphique, de même que le
«Bulletin d'information». Le bulletin en langue anglaise «Uni News», publié par le
Conseil académique en collaboration avec le Service de presse, suscite un écho favorable
au sein de la communauté internationale. Cette réalisation illustre le rôle actif
joué par le Conseil académique en matière de relations avec la Cité.
Le Service de presse a été largement sollicité pour organiser des conférences de
presse à l'occasion de la présentation de différents projets ou de l'inauguration de
locaux. La publication de l'Histoire de l'Université de Genève 1559-1986 a été un
événement majeur de l'année.
Le succès des journées portes ouvertes des Services informatiques et du Centre
universitaire d'informatique confirme l'intérêt de cette formule pour mieux faire
connaître l'institution au public.
L'Université a été invitée par l'Office de la promotion industrielle à participer à
une exposition consacrée à l'industrie genevoise et son environnement, lui donnant
ainsi l'occasion de mettre en évidence des projets concrets de recherches ayant
débouché sur des applications industrielles. La présence genevoise à une conférence
internationale consacrée au transfert des technologies a confirmé que l'Université se
trouvait, en plusieurs domaines, à la pointe de la recherche. Le Salon international
du livre et de la presse a donné l'occasion d'une présentation thématique des publications
des facultés, écoles et instituts et des possibilités offertes par le traitement de
l'information à l'aide de l'ordinateur et des réseaux.
L'ouverture de l'Université à la formation continue se traduit par le développement
des contacts étroits avec les milieux professionnels et culturels manifestant un
besoin en matière d'élargissement et de mise à jour des connaissances.