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DISCOURS DE M. LE RECTEUR

HENRI MEYLAN
«Les lois et reiglements que les peuples observent
On peut accomparer aux nerfs du corps humain,
Car ou il n'y en a, il est bien tout certain
Que la chair et les os s'entretenir ne peuvent.
Et ou les reiglements et les lois ne se treuvent
Qui soyent aux meschants comme un robuste frein,
On ne peut esperer du soir au lendemain
Que ruyne et malheur, quoi qu'aucuns se déçoivent.»

Ce médiocre sonnet, dont je vous épargne la fin, rimé par un notaire du pays, à la suite du Coutumier de Moudon (1577), exprime sans doute assez bien ce respect des lois qui est le fait de tout bon Vaudois. Mais est-il encore permis, dans le temps où nous vivons, de retenir l'attention sur un règlement vieux de quatre siècles, écrit en latin et qui figure en quelques lignes, dans le Manual du Conseil de Berne, à la date du 25 août 1547, en ces termes laconiques:

«La réformation de l'Ecole de Lausanne achevée, Adoptée, telle que MM. les Bannerets de Graffenried et Steiger, et Sulzer, l'ont établie. Ordre au bailli de Lausanne d'exécuter tout ce qui est prescrit pour l'Ecole et pour la réparation des maisons.»

Par la suite, même discrétion. Le texte de 1547 n'a jamais été publié à l'époque, et pas davantage de nos jours. On ne le trouve qu'en appendice au gros livre de Jules Le Coultre sur Maturin Cordier (Neuchâtel, 1926), où personne n'aurait l'idée de le chercher.

Il convenait d'autant plus de l'exhumer et de le remettre en lumière qu'il est le premier en date des statuts d'une Haute Ecole protestante en pays de langue française, et qu'il précéda même d'une année la Schulordnung de Berne, promulguée en 1548.

Il marque le moment où 1'Ecole de Lausanne, après les tâtonnements inévitables du début, commence à s'enraciner et va s'épanouir, grâce aux circonstances qui amènent chez nous, comme sur une terre d'asile et de liberté, des réfugiés de l'Europe entière. Ecoutez plutôt ce que notre Viret écrit, en septembre 1547, à Bullinger, de Zurich.

Viret ne se fait guère d'illusion sur son temps ni sur les hommes:

«Une crainte toujours plus justifiée m'étreint, que ma patrie ne retombe dans la barbarie d'où elle est à peine sortie. Car il y a partout un grand mépris des lettres. Si le Seigneur ne nous fournissait pas d'ailleurs, surtout de France, des hommes capables et pieux, à mettre à la tête de nos églises

et de nos écoles, les églises seraient presque toutes sans pasteurs et les écoles sans maîtres, en danger de périr.»

Or les écoles, c'est l'avenir. Viret, comme Luther, comme Calvin, a le souci de la jeunesse, de la génération qui monte et qui devra bientôt prendre en main le gouvernail de l'Eglise.

«S'il arrive ici chaque jour tant d'hommes si capables et si doctes, nous le devons aux persécutions qui ont ravagé la France, depuis qu'on a commencé d'y prêcher l'Evangile.»

Sur ce point, Viret tient à rendre hommage à MM. de Berne, pour leur sollicitude envers l'Ecole:

«Non seulement ils ne méprisent pas les bonnes lettres, mais ils ont soin qu'on leur fasse leur juste place; grâce à eux, l'Ecole de Lausanne est maintenant pourvue d'hommes fort lettrés. Le Seigneur fesse que l'oeuvre commencée sous d'heureux auspices se poursuive et s'achève plus heureusement encore.»

Quinze jours plus tard, Simon Sulzer arrivait à Lausanne avec le texte des Leges, pour le mettre en vigueur.

Quel est donc le sens et la portée de ce statut?

La loi de 1547 fixe à la fois le statut du Collège avec ses sept classes, et celui des leçons publiques.

Je ne m'étendrai pas ici sur le Collège, qui aura bientôt sa propre commémoration. Qu'il me soit permis seulement de souligner ce qu'il y a de nouveau au XVIe siècle dans ce système des classes, avec leurs auteurs prescrits — ce sont nos «classiques» — comme dans l'institution des examens et des promotions deux fois l'an, au 1er novembre et au 1er mai, qui permettent de contrôler le travail des élèves et les progrès accomplis.

Mais, chose curieuse, il n'en va pas de même aux leçons publiques, c'est-à-dire dans l'enseignement académique, oà rien n'est prévu comme examen ni contrôle en cours de route, sauf pour les boursiers de MM. de Berne. Cette liberté grande, qui était celle du moyen âge, a dû céder peu à peu devant un système savamment gradué, dont nous reconnaissons nous-même la nécessité et les inconvénients.

Par contre, la loi de 1547 fixe le nombre des chaires magistrales, il y en a quatre, et la tâche de ceux qui les occupent. Le professeur des «arts» donne un enseignement propédeutique, que tous doivent suivre, analogue à celui de nos gymnases en vue du baccalauréat (le bachelier s'appelle encore en pays de langue anglaise le «Baccalaureus artium»). Sa tâche est d'expliquer la Rhétorique de Cicéron et celle d'Aristote, les traités logiques de ce dernier, l'Organon, dans sa leçon du matin, les éléments des nombres et de la physique dans celle de l'après-midi. Cela comprend, outre l'arithmétique, la géographie dans le manuel de Glarean, l'astronomie dans la Sphère de Proclus, en géométrie les quatre premiers livres d'Euclide, en physique le de mundo d'Aristote, le de anima et les parva naturalia,

Le professeur de grec commente le matin, de bonne heure, Démosthène ou Isocrate, Homère, Sophocle, Pindare, Euripide, en faisant alterner la prose et les vers, sans oublier les exercices de grammaire. A midi, c'est le tour de l'Ethique et de la Politique d'Aristote, des Dialogues de Platon.

Le professeur d'hébreu a ses deux leçons l'après-midi, qui comprennent la lecture des livres sacrés, suivie de la grammaire hébraïque pour les commençants.

Enfin le théologien, dont la tâche est particulièrement lourde, puisqu'il doit non seulement expliquer les Saintes Ecritures de l'Ancien et du Nouveau Testament, mais encore faire le joint avec les «loci communes » de la dogmatique et dégager les applications pratiques, ce qui fait aujourd'hui la charge de trois hommes.

A côté des leçons, les disputes, «Disputationes», sur des thèses formulées ad hoc — héritage de la tradition médiévale — qui incombent au professeur de philosophie et au théologien, avec la collaboration des deux pasteurs de la ville, qui seront membres de droit de l'Académie. Mais on laissera bientôt tomber ces exercices dialectiques, dont les thèses accessoires de nos docteurs en droit sont les derniers vestiges.

Enfin la charge du recteur. Elu pour deux ans par ses collègues, il est à la tête de toute 1'Ecole. C'est lui qui rappelle à leur devoir les professeurs qui ne donnent pas leurs leçons et les étudiants qui les manquent. C'est à lui que doivent s'annoncer en donnant leur nom, les étudiants qui viennent de partout pour profiter des leçons de l'Ecole. C'est à lui qu'ils promettent, selon la formule longtemps en usage et qui n'est pas comme à Genève une profession de foi, «d'être pieux envers le Seigneur, fidèles à la magnifique République de Berne et aux très pieux magistrats, obéissants dans ce qui leur est commandé justement, diligents dans les études, bien disposés envers l'Ecole, respectueux de leurs maîtres».

Cette loi est la même pour tous ; des sanctions, les verges, s'il le faut, administrées par un des sergents du bailli, rappelleront à l'ordre les indisciplinés.

D'où nous vient ce règlement? Il n'est pas malaisé de le dire; c'est à Strasbourg que Sulzer a cherché son modèle. Tandis que les origines de notre Ecole avaient été marquées par l'influence de Zurich, c'est vers l'Académie de Strasbourg, organisée en 1538 par le grand humaniste protestant Jean Sturm, que l'on s'est tourné dix ans plus tard. Il y a de cela des raisons personnelles, car Sulzer, qui avait séjourné quelque temps à Strasbourg, se sentait beaucoup plus près, au point de vue théologique, de Luther que de Zwingli, ce qui lui vaudra d'ailleurs, en 1548, d'être congédié par MM. de Berne et de se retirer à Bâle. Mais aussi des raisons objectives, car l'oeuvre réalisée par Sturm, avec l'appui des Scholarques de la ville, s'imposait déjà par son heureux équilibre, par les moyens mis en oeuvre pour former les espris à cette «pietas litterata», à cet humanisme chrétien, dont Bucer et ses collègues savaient tout le prix.

Assurément les Leges de Lausanne sont plus modestes, à la mesure de nos possibilités ; elles ne prévoient que quatre chaires au lieu des neuf de Strasbourg. Il n'y aura donc à Lausanne ni enseignement de la médecine, ni enseignement du droit. Et c'est précisément l'espoir d'obtenir une chaire de droit civil qui décidera un Hotman, régent de 1re à notre Collège, à quitter Lausanne pour Strasbourg, en 1555.

D'autres par la suite ont fait de même, ou sont venus de Strasbourg, nouant ainsi des liens qui nous sont infiniment précieux. C'est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir exprimer aujourd'hui à M. le doyen Hauter, de la Faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg, nos sentiments de fidèle reconnaissance et de profond attachement.

Mais les textes de loi ne sont pas tout, ils ne sont rien sans les hommes, professeurs et étudiants, qui les mettent en pratique et les animent de leur zèle, de leur bonne humeur et de leur foi. Les hommes..., c'est l'étranger qui nous les a fournis. Vous avez entendu tout à l'heure le témoignage saisissant de Pierre Viret. Toute l'histoire de l'Ecole de Lausanne au XVIe siècle en est la preuve irrécusable. On compterait sur les doigts les maîtres de quelque valeur sortis de notre terroir dans les cinquante ou soixante premières années: un Viret, d'Orbe, un Ribit, Savoyard comme nous l'étions avant 1536, un Marcuard, de Payerne, et c'est tout.

Qu'on me comprenne bien, je n'en fais pas grief au pays ni au sol; le Vaudois est lent, mais il tient bon. L'arbre de chez nous donne son fruit, une fois qu'il est bien enraciné. A partir du XVIIe siècle, du XVIIIe siècle surtout, on trouve dans notre pays ces dynasties pastorales et professorales qui ont duré jusqu'aujourd'hui. Elles ont du bon, certes, à condition que nos Facultés sachent toujours s'ouvrir à des hommes du dehors, à des Confédérés ou à des étrangers, qui deviennent bientôt pour nous des amis très chers.

Que serait notre Ecole au XVI~ siècle sans un Bèze, un Hotman, un Aubery? Sans un Barbeyrac, pour fonder l'enseignement du droit au XVIIIe siècle? Sans un Walras et un Pareto, pour illustrer l'économie politique au XIXe siècle?

Mais il ne suffit pas d'avoir des maîtres, il faut encore des étudiants. Là aussi, qu'aurions-nous fait sans le renfort et le stimulant de ceux qui nous sont venus d'ailleurs? Fils de réfugiés, élevés dans les cures vaudoises, envoyés aux études à Lausanne, souvent grâce aux bourses de MM. de Berne, ils ont fait carrière dans le pays et leurs noms nous sont devenus si familiers qu'on les croit indigènes.

Fils de la Suisse alémanique, boursiers, eux aussi, de leur cité, ils viennent parfaire à Lausanne, plus tard à Genève, leur formation théologique, et apprendre quelque peu le français chez les pasteurs et professeurs qui les ont en pension, à la Cité.

Venus de plus loin encore, d'Allemagne, de Hongrie, du Pays-Bas, comme on dit alors, d'Angleterre ou d'Ecosse, plus rarement d'Italie, mais surtout de France. A chaque recrudescence de persécution ou de guerre, c'est un nouvel afflux dans notre pays, dont bénéficie notre Ecole grâce à la politique libérale de MM. de Berne. On en trouvera maint exemple dans le choix de lettres faisant suite au texte des «Leges» publié par M. le professeur L. Junod, et qui sort de presse aujourd'hui même.

Je me bornerai à la correspondance échangée entre le pasteur de Bienne, Ambroise Blaurer, un réfugié de l'Allemagne du Sud, et son fils Gerwig, envoyé à Lausanne avec son cousin Diethelm, pour y étudier. Un bien joli dossier, ignoré jusqu'ici des historiens de l'Académie, sauf de notre Herminjard, qui les avait soigneusement copiées à Saint-Gall, dans les trésors de la Bibliothèque Vadiane.

Il est question de tout dans ces lettres, des bagages (caisse ou tonneau) qui arrivent par eau de Bienne à Morges, et de là à Ouchy, des nouvelles de famille, des livres nécessaires, du drap à acheter pour faire un habit qui coûtera moins cher à Lausanne qu'à Bienne, etc. Il y est parlé aussi d'un fourneau, nouveau modèle, avec tirage d'air par dessous, qui devait économiser le bois, d'où son nom de Xylophydia. Le pasteur de Bienne le recommande à tous ses amis, à Genève, à Berne, à Strasbourg, où Hotman l'examinera chez Sturm (il en a fait un croquis dans une lettre à Calvin), et l'on s'impatiente à Lausanne de ne pas voir arriver le spécialiste qui en fera la démonstration.

Une lettre de Gerwig à son père (17 novembre 1557) nous donne l'horaire que les deux jeunes gens se sont fixé pour la journée:

A 4 h. du matin, lire la Bible, Ancien et Nouveau Testament.

A 5 h., du Calvin à 6 h., du Cicéron, pour exercer le style.

A 7 h. le sermon, ou plutôt les prières publiques.

A 8 h., relire les leçons de M. de Bèze.

A 9 h., c'est l'heure du cours de celui-ci, tantôt sur les Actes des Apôtres, tantôt sur l'Ethique d'Aristote.

A 10 h. le repas — car on mange plus tôt au XVIe siècle que de nos jours nous sommes victimes d'un décalage progressif de l'horaire de la journée. A midi, la seconde leçon de M. de Bèze, explication d'Hérodote.

A 1 h., faire de l'hébreu.

A 2 h., la «merenda» — ce que nous nommons les «quatre heures».

De 3 à 5 h., l'explication du prophète Esaïe par le professeur d'hébreu, puis les exercices de grammaire en cette langue.

A 5 h., le repas du soir.

A 6 h., libres enfin!

A 7 h., lecture de la Bible en français, pour s'exercer à la langue. De 8 à 9 h., encore lire.

Et même durant les congés du mercredi et du samedi, où ont lieu les «disputes», auxquelles il ne semble pas que nos Suisses allemands aient participé, ils se promettent encore de revoir les règles de la rhétorique et de la dialectique.

On serait tenté de croire que ce programme de travail est quelque chose d'unique et de prodigieux. Or, Gerwig et Diethelm Blaurer sont des étudiants très moyens. Mais voici la journée d'un étudiant français, d'un juriste, à Toulouse, vers 1550:

«Nous étions debout à 4 h., écrit-il, et, ayant prié Dieu, allions à 5 h. aux estudes, nos gros livres sous le bras, nos escritoires et nos chandeliers à la main. Nous oyons toutes les leçons jusques a dix heures sonnées sans intermission, puis venions disner, apres avoir en haste conferé demie heure ce qu'avions escrit des lectures. Apres disner, nous lisions par forme de jeu Sophocles ou Aristophanes ou Euripides, et quelquefois Demosthenes, Cicero, Virgilius ou Horatius. A une heure, aux estudes; à cinq, au logis, a repeter et voir dans les livres les lieux allegués (en classe, par le professeur) jusqu'apres six. Lors nous soupions, puys lisions en grec ou en latin.»

Il est vrai que l'auteur de ces lignes, Henri de Mesmes, qui les écrivit à la fin de sa vie, note en passant que «cette etroite vie et penibles travaux, ceux de maintenant ne les voudroient plus supporter».

Mais revenons à nos deux Suisses allemands. Ils avaient pris pension chez le collègue de Viret, le pasteur Jacques Valier. Ils ne parlent de lui qu'avec un grand respect, mais il ne semble pas que le régime alimentaire ait été toujours suffisant pour leur appétit de seize ans. Et la chambre où l'on couche est froide, elle manque de couvertures. Même la chambre chauffée où l'on travaille (hypocaustum) ne mérite guère son nom. Pour comble, Diethelm tombe malade, d'une sorte d'empoisonnement du sang, si je vois bien, et c'est à grand'peine qu'on l'en tire.

De sorte qu'en janvier 1558, n'en pouvant plus, Gerwig supplie son père de les laisser rentrer à la maison, malgré le froid qu'il est prêt à affronter durant un ou deux jours de voyage plutôt qu'à Lausanne pendant tout l'hiver. Et de fait, ayant emprunté à leur hôte trois couronnes pour payer le médecin

et le chirurgien, les deux écoliers s'en iront. On les retrouve quelques mois plus tard, aux études, à Strasbourg. D'autres, au contraire, parleront de leur temps d'étude à Lausanne comme, d'un temps bien heureux, dans une ville qui fut pour eux une seconde patrie, et se plaindront d'avoir dû la quitter trop tôt.

Mais il faut se borner et refermer ici cette parenthèse ouverte sur la vie de tous les jours au XVIe siècle. Il est temps de conclure. Je le ferai en demandant le secret de leur influence à l'un de ces vieux maîtres, à un réfugié, Antoine Schore, du Brabant, le philologue, qui nous vint de Heidelberg, en même temps que du Quesnoy, le médecin. Voici ce qu'il écrivait à Wolfgang Müsslin, le théologien de Berne, en janvier 1551: «Le seul espoir d'affermir l'Eglise et le monde qui s'effondre, je le vois dans la vraie formation de ceux qui viennent après nous, de la jeunesse. Notre tâche à nous, «qui intelligimus» — qui avons cette intelligence profonde des âmes, dirais-je — c'est d'instruire les esprits dans la vérité et de fortifier les genoux défaillants, même au prix de tous nos biens,» Schore avait le droit de parler ainsi; il venait d'en faire le sacrifice, en quittant Heidelberg.

Et tous, professeurs et étudiants d'aujourd'hui, nous pouvons méditer ce dicton du XVIe siècle, que j'ai trouvé écrit en tête des comptes du boursier de Lausanne pour 1542:

BON GUERDON EN ATTEND QUI BON MAITRE SERT.

Oui vraiment, bonne récompense, car nous servons une cause éternelle, celle de la vérité et de la recherche. Nous avons un Maître, plus haut et plus puissant que tous les puissants de ce monde, et sachant que connaître ne va pas sans aimer, nous pouvons redire avec notre Vinet que «la vraie récompense d'aimer, c'est d'aimer davantage encore».